1
-
Genèse de la
boussole
2
- Bibliographie


Photo
de g. : minerai à l'état pur
(cliquer
sur les images pour les agrandir).
Voilà la pierre avec laquelle tout a commencé :
On peut presque dire comme dans l'évangile "
a
principio
erat..." (en français
...
Au
commencement
était ... la magnétite).
Ces
cristaux cubiques noirs, brillants, de
formule Fe
3O
4
sont le minerai de fer le plus pur. C’est
grâce à leur capacité de transmettre
à une aiguille de métal la
sensibilité au magnétisme terrestre, qu'on put
enfin découvrir le monde au-delà de l'horizon
marin. L'aiguille ainsi
magnétisée
semble toujours s'orienter dans la même direction
(en
réalité, elle tend à s'aligner sur les
lignes de forces du champ magnétique de la Terre). Pour
magnétiser les aiguilles, on a longtemps utilisé
de gros
cristaux enchâssés appelés "pierres
d'aimant montées"
(photo
de droite, Musée de la Marine, Paris).
Une étude
effectuée sur ce sujet se trouve sur le site
internet du
Palais de la Découverte. Il s'agit de l'excellent article de
Kamil FADEL (mars 2007, n° 340, p. 44-59). Nous
présentons ci-après
quelques
détails complémentaires.
Une excellent ouvrage vient de paraître : L'aventure de
l'aiguille aimantée /
Histoire
de la boussole par
Pierre Juhel aux éd. Quæ,
2013.
C'est
intentionnellement que nous ne parlons pas ici d'
invention
de la boussole. Si l'on veut tenter d'attribuer une
paternité
à cet instrument, il faut absolument tenir
compte de
chacun des aspects de sa genèse. Nous avons par
conséquent choisi de citer ici le passage introductif de
l'ouvrage d'A. Schück
Der
Kompass (voir bibliogr.) qui
citait
lui-même un auteur suédois tout en
complétant
certaines
formules. Nous présentons ici notre propre traduction du
texte allemand que Schück avait probablement
lui-même
rédigé à partir d'une
traduction
en anglais :
(Début de citation)
On ne peut pas parler stricto sensu d'une quelconque invention
de
la boussole mais plutôt de la
découverte d'une force
et de l'application de ses effets ayant permis
de réaliser des dispositifs précurseurs
de la
boussole. A.
E. Nordenskiöld l'a formulé de
manière on ne
peut plus claire dans son ouvrage
Periplus
(traduit
en anglais par Francis A. Bather,
Stockholm, 1897) VI. Portolano's, p. 47 et svt. :
" Il y a lieu de distinguer quatre étapes :
1) La découverte d'un minéral aux
capacités
électromagnétiques, c'est-à-dire
capable
d'attirer le fer. Il n'en existe qu'une seule sorte en grande
quantité à la surface de la Terre, c'est la
magnétite.
2) La découverte que l'acier ou le fer trempé
peut
être magnétisé en le frottant
à la
magnétite.
3) La découverte que l'aimant ou le fer
magnétisé, dès lors qu'il est
soutenu ou
suspendu de manière à pouvoir se mouvoir
librement,
indique toujours une même direction ou, plus
précisément, forme un certain angle par
rapport
à l'axe nord-sud.
4) La prise de conscience que cette aiguille
aimantée peut
servir à s'orienter dans l'espace."
(Fin de citation).
La magnétite en tant que minéral et certaines de
ses
propriétés (magnétisme,
polarités
opposées) étaient déjà
connues en tant que phénomène
physique dans
l'Antiquité, tant dans le monde
méditerranéen qu'en Extrême Orient.
- Pline
l'Ancien (23 apr. J.C. s- 70) cite Nicandre de Colophone qui
racontait qu'un berger nommé
magnes
avait constaté que les clous de ses chaussures et la pointe
ferrée de son
bâton restaient collés aux rochers du Mont Ida (...
magnes appellatus est ab
inventore, ut auctor est Nicander in Ida repertus invenisse autem fertur
clavis
crepidarum, baculi cuspide hærentibus, cum armenta pasceret).
Une autre explication donnée par Lucrèce
(98-55 av. J.C.) à cette
désignation viendrait du
nom d'une ville de Lydie où l'on trouvait le minerai en
question,
Magnesia,
mais il
est tout aussi probable qu'elle fut baptisée ainsi justement
parce qu'il y avait là le fameux minerai
appelé du nom du berger...
- L'histoire au sujet des clous en fer des navires,
prétendument arrachés
par la force d'attraction des rochers de certaines
îles, est relatée par plusieurs sources
antiques tant
méditerranéennes
qu'orientales. Quatre siècles plus tôt, Platon et
Démocrite cherchaient déjà
à percer le
secret de leur fonctionnement.
Des recherches approfondies ont été
effectuées tant
par des missionnaires (jésuites) en Chine même,
que
par des
linguistes sinologues européens, en particulier
Julius H. Klaproth qui
présenta ses résultats un an avant sa mort dans
l'opuscule
intitulé
Lettre
à M. le baron A. de Humboldt sur l'invention de la boussole
(1834). L'ouvrage de référence le plus complet a
lui aussi été réalisé par
un auteur allemand (A. Schück,
Der
Kompass)
juste
avant la
1ère Guerre mondiale, ce qui explique sans doute qu'il est
quasiment inconnu dans le reste du monde. Les réflexions
suivantes sont en grande partie basées les
résultats de ces chercheurs.
Vision
fantaisiste pseudo-historique (dans paquet de café)
: Le
texte dit " 1490. La boussole vient d'être
découverte..."
On
s'accorde aujourd'hui pour considérer que ce furent les
Chinois qui découvrirent très tôt que
le minerai a la faculté de transmettre sa
polarité à une
tige métallique et que celle-ci ainsi
aimantée s'alignera grossièrement surt un axe
nord-sud. Ils avaient même remarqué qu'il y avait
un léger décalage entre la direction de cet axe
indiquant le nord magnétique et la perpendiculaire
au plan de l'écliptique (ligne reliant le lever et le
coucher du soleil) indiquant le nord géographique.
La
représentation de l'espace a toujours revêtu une
très grande importance dans la pensée
chinoise
car certaines directions ont une valeur positive ou
négative (opposition
yang/yin
ou dragon/phénix).
Pour eux, l'aiguille aimantée indiquait donc le sud
vers
où
l'empereur, représentant l'étoile polaire, assis
le dos
au nord, portait son regard. Cette
propriété de la magnétite fut
utilisée très tôt, (peut-être
même
déjà avant notre
ère) dans un instrument composé
d'une sorte
d'assiette carrée (symbolisant la Terre) et d'une "aiguille"
en
forme de cuiller
à soupe taillée dans de la magnétite
dont le
manche pointait vers le sud.
Cet instrument représentait la "cuillère du
Nord",
autrement dit la constellation de la Grande Ourse (appelée
Big Dipper, grande casserole, en anglais). Il était
essentiellement
utilisé dans
le cadre de l'art divinatoire et de la géomantie (photo:
voir
WIKIPEDIA
/ boussole - voir aussi
Religion
/
Tradition
chinoise et Feng Shui).

La
littérature chinoise fait elle aussi état d'un
dispositif appelé
chariot
indicateurs
du sud (zhi3 nan3 che1)
que de nombreux auteurs ont cité comme fonctionnant
à
l'aide du magnétisme terrrestre. Selon la description qui en
est
faite dans
Wikipedia (Chariot pointant le sud),
il
s'agirait d'un mécanisme à engrenages sans
liaison
quelconque
avec une boussole. Nous pensons avec Lippmann (voir bibliogr.) qu'il
s'agissait d'une statuette placée sur un pivot et dont le
bras tendu renfermait un barreau aimanté. La solution
technique
participerait du même principe que celui de la cuiller
taillée dans la masse, c'est-à-dire avec un
côté fin et léger du
côté du bras
trendu contrebalancé par une partie
épaisse et
ramassée du côté du corps. Nous en
avons fait
une reconstitution qui fonctionne parfaitement.
Image de g. :
Chariots indicateur du sud, reproductions extraites de
l'encyclopédie San
thsaï thou hoei
datée de 1609 et
(à dr.) de la grande encycl. japonaise - cliquer dessus pour
l'agrandir).
C'est vers la fin du 1er millénaire que
l'aiguille
magnétisée fut utilisée, tout
d'abord
placée sur un flotteur ou dans un bambou et le tout dans un
récipient rempli d'eau. Cette
technologie a été décrite en abondance
dès le 13e siècle mais son origine est sujet
à débat. Certains auteurs penchent pour une
transmission de la Chine aux navigateurs Arabes chez qui les
Croisés l'auraient découverte. Cette
chronologie est cependant controversée car les
sources
sont en latin ou en arabe et parfois ou bien
contradictoires ou
pour le
moins difficiles à interpréter. Le mot boussole
pourrait ne pas venir de
l'italien
bussolo
(boîte en buis) mais de l'arabe
el-mouasaléh
(pointe, dard), la permutation du son
M en B étant
attestée dans de nombreux dialectes arabes (Klaproth, p.
29, bibliogr.) mais aussi dans les langues latines (voir Giacomo -
Jacob). La
désignation
al-konbas
(de l'italien
il
compasso) apparut
bien plus tard,
après que l'instrument eut connu une
évolution technique majeure décrite
plus loin. Ce cheminement en soi logique de par la
géographie
et les contacts commerciaux existant dans l'Océan Indien a
été
amplement défendue par les recherches
de Klaproth et reprise par la plupart des auteurs.
Il existe cependant une étude très
sérieuse et approfondie qui corrige quelques erreurs des
auteurs précédents et réfute certains
de leurs arguments ( mais elle est malheureusement restée
pratiquement inconnue car publiée en Allemagne en 1932,
c'est-à-dire l'année qui
précéda la prise du pouvoir par Hitler et les
événements politiques (
Geschichte
der Magnetnadel
bis zur Erfindung des Kompasses
par
Edmund Oskar von Lippmann, 1932, 49 p. l'histoire de
l'aiguille aimantée jusqu'à l'invention de la
boussole, non traduit). L'auteur s'efforce d'y
démontrer qu'une forme primitive de boussole a
très probablement été
inventée par les navigateurs scandinaves autour du 11e s.
car ils maîtrisaient la navigation (Islande, Groenland) et
naviguaient en Méditerranée jusqu'en Sicile (
voir
le dernier chap. Conclusions).
Il semblerait
que la connaissance de la version modernisée (compas de mer
avec rose des vents,
voir plus loin) ne se soit pas propagée vers l'est, les
navigateurs Arabes utilisant encore à
l'arrivée des explorateurs Portugais dans
l'Océan indien un type de boussole
constitué d'un simple récipient rempli d'eau sur
laquelle on posait une lame de métal concave en forme de
poisson, capable de
flotter comme une coque de bateau et qu'on
magnétisait à la demande. Sans doute avaient-ils
considéré la boussole comme un gadget, eux qui
grâce à leurs excellentes connaissances
astronomiques d'une part et à un ciel pratiquement
toujours clair dans leurs contrées, étaient
passés maîtres dans l'art de naviguer à
l'aide des astres et des étoiles.
Par contre, il a été récemment
démontré (lire
Two Early Arabic Sources on the
Magnetic
Compass de P. G. Schmidl, 52 p., copie disponible)
que
les Arabes s'en servaient déjà au plus
tard au 13e s. pour trouver la direction de la Mecque
(
qibla).
APPARITION DE LA BOUSSOLE EN EUROPE
L'une des plus anciennes mentions du compas de marine en
Occident se
trouve
dans une satire en 2700 vers intitulée
La Bible
datée de 1181. C'est l'œuvre
du poète
Hugue
de Bercy, également
connu sous les noms
de
Guyot
(diminituf de Hugue) dit
de
Provins (ville
située au sud-est de
Paris qui signa également ses oeuvres sous le nom de Hugo
Bertius, Hugue de Berzel etc.) qui l'avait décrit avec une
grande précision. Il avait été
moine à Clervaux et à Cluny, avait
beaucoup voyagé et
séjourné entre autres à la cour de
l'empereur Frédéric à Mayence.
Il reprochait
au Pape de
n'être pas pour la
Chrétienté ce que la boussole est pour les
marins. Il
parle d'une aiguille
que
l'on
allume
quand le ciel est obscur en
la touchant avec l'
amanière
(l'aimant)
et
qui s'oriente
vers l'étoile polaire.
Extraits (
texte
original complet retranscrit)
cité par J. Klaproth dans sa
Lettre
à A. von Humboldt,
p. 41):

Les
mariniers qui si navoient (= ainsi naviguent.)
Par cele estoile vont et viennent
(...)
Ils l'appellent la Tresmontaigne (=
étoile du nord ou polaire) (...)
Par vertu de l'amanière
(= aimant),
Une
pierre laide et brunière
Où li fer volontiers se joint
(...)
Puis qu'une aguile l'ait
touchié
Et en un festu l'ont fichié
En l'esve (= eau) la mettent (...)
Et li festu la tient desus
Puis se torne la pointe toute
Contre l'estoile (...)
Tex devrait estre notre
père...
Photo
de dr. : Extrait correspondant de la Bible de Guyot (éd. de
1200
env. Source:
Gallica)
L'autre
mention souvent présentée comme la plus
ancienne se trouve dans
l'ouvrage d'un Anglais qui vécut
momentanément à Paris, Alexander
Neckam
De
naturis rerum
(De la nature des choses), probablement écrit à
Paris en 1190 [Gies, p. 157]. Il était donc contemporain
d'Hugue de
Bercy et il n'est pas exclu qu'il tenait ses informations de
ce dernier. On notera que le livre de Neckham était
plus
largement
répandu au début du 13e s. (car
écrit en
latin) que le poème de Guyot critique envers le pape.
En 1218 un
autre
écclésistique qui participa aux croisades,
Jacques
de Vitry, considérait le compas comme un instrument
indispensable pour la navigation en mer (Historiæ
Hierosolimitanæ, cap. 89). Son utilisation est
aussi attestée en 1225 en Islande. [White,
p.
132].
Si
l'on tient compte du
fait que cet instrument a
trés sûrement été
gardé secret le plus longtemps possible pour la simple
raison qu'il conférait à son
propriétaire un avantage commercial évident d'une
part, que d'autre part, son fonctionnement inexplicable confinant
à la sorcellerie) le rendait suspect tant aux yeux des
membres d'équipage et que du clergé (toutes les
religions étant par principe hostiles au progrès
technologique) et qu'il a donc
fallu
un bon nombre d'années avant qu'il ne soit connu de gens
n'appartenant pas au monde de la mer, on peut donc raisonnablement
estimer que
son adoption par
les marins méditerranéens eut lieu
suffisamment
longtemps (11e ou 12e s.) avant qu'il ne soit
évoqué dans la littérature et
utilisé comme
une image évidente compréhensible de
chaque lecteur.
Gravure
de
dr.: Le livre des merveilles, Marco Polo, 1307, Bibl. Nat.
Paris
Les
différentes étapes de l'évolution
technologique consistèrent donc d'abord
à magnétiser une fine tige
d'acier
trempé, à la fixer sur un flotteur de
liège ou dans une tige de roseau creuse et
à la
poser ainsi à la surface d'un
récipient rempli d'eau. Ce dispositif primitif
était
généralement appelé
calamite
en
Méditerranée, très vraisemblablement
en raison du
nom du
roseau
en grec (
kalamos) et
non
pas par analogie de forme avec une
grenouille comme l'écrivirent de nombreux auteurs. Le terme
existe encore
aujourd'hui dans le nom du crapaud des joncs (voir WIKIPEDIA :
crapaud
calamite,
bufo
calamita).
La boussole fut aussi appelée la
Marinette
(voir plus loin la
Bible
de Guyot) et
ceci est bien compréhensible, vu qu'elle était la
plus fidèle compagne des marins ! (K. FADEL)
L'instrument tel qu'on le connaît aujourd'hui
résulte d'un
perfectionnement technologique majeur intervenu
probablement au début du 14e s., l'invention
du système à pivot, dans lequel
l'aiguille fut équipée en son centre d'un
dispositif
appelé aujourd'hui chape, une sorte de
casque ou de dé-à-coudre minuscule. Les
besoins de la
navigation
amenèrent un autre progrès technique, le
compas de
marine, dans lequel les
points
cardinaux sont
indiqués sous la forme d'une
rose des vents dessinée sur un disque mobile
fixé à l'aiguille
aimantée. Ce dispositif permet au barreur de
diriger son bateau
plus aisément en alignant un
cap prescrit (le
rhumb)
et un repère ou une
ligne dite
de
foi
représentant l'axe longitudinal du navire.
La
légende de
Flavio di Gioia

Cette
amélioration (voir paragr.
précédent) est datée du tout
début du 14e. s. (1300). Elle fut très longtemps
attribuée à un
certain
Flavio (di) Gioia qui aurait vécu à
Amalfi mais dont l'existence n'est nullement
prouvée. En fait, il s'agit là d'une
légende
résultant au mieux d'une suite d'erreurs de transcription
(voir les Citations ci-après).
Au cours
du 14e et du 15e s., divers auteurs (dont un certain Flavius Blondus)
décrivirent la boussole en précisant
qu'on n'en connaissait pas l'inventeur.
Portrait
fantaisiste (cliquer sur l'image
pour voir un dessin montrant un timonier et sa boussole)
Ce n'est qu'en 1600
que l'historiographe napolitain Scipio Mazzella (in
Descrittione del regno di
Napoli,
Napoli 1588, 2e éd. 1601, p. 65) écrivit
que l'instrument avait été
inventé par ledit Flavio en précisant
même son nom de famille, affirmation sans preuve qui a
malheureusement été reprise depuis
par de nombreux
auteurs qui lui succédèrent. Seuls les chercheurs
sérieux
l'ont mise en doute et réfutée. Il n'y a qu'une
chose
certaine, c'est
que la ville d'Amalfi était
célèbre pour sa flotte et ses liaisons maritimes
avec le Proche Orient, maintenues de manière monopolistique
après les croisades car ses marins gardaient de bonnes
relations
avec les Arabes et que cette amélioration
technique
vient de
cette région de la Méditerranée.
QUELQUES
CITATIONS
Le
texte suivant est
en partie extrait de
The Medieval Technology Pages
de
Paul J. Gans
et traduit par
nos soins.
"Un manuscrit rédigé sous la
dynastie des
Han
en l'an 83 de notre ère fait état d'une
cuiller
indiquant le sud.
Une autre source datant de la même époque indique
que les chercheurs de jade de Cheng utilisaient un
chariot indicateur du sud
afin de retrouver leur route [Gies, p. 94
- voir bibliographie].
L'utilisation d'aiguilles magnétisées est
attestée en Chine depuis
le 8ème siècle et il
semblerait qu'elles soient devenues une aide à la navigation
maritime d'usage commun entre 850 et 1050 [Gies, p. 94].
Un autre auteur [White, p. 132] date cependant leur
utilisation un peu plus
tard, indiquant que des aiguilles magnétiques
étaient en usage dans les années 1089-93
et 1116 pour les besoins de la géomancie et respectivement
en 1119 ou 1122 comme compas de marine.
La plus
ancienne mention de la boussole dans un document islamique
apparaît dans une histoire persanne datant
de 1232-33. La première mention en arabe date
de 1242. White fait remarquer que le mot arabe pour
boussole est
al-konbas (de
l'italien
il
compasso),
indice supplémentaire de l'origine
européenne [White, p. 132]" mais ce
terme se
réfère vraisemblablement à la forme
modernisée de l'instrument (voir plus haut la
Légende de
Flavio di Gioia).
Un
autre auteur essentiel, W. Gilbert écrivit
(dans
De Magnete,
London, 1600) : " Dans le royaume de Naples, ce serait un citoyen
savant
melfitanais du nom de Johannnes Goia qui aurait
montré
en 1300 comment se servir du compas, comme Flavius Blondus ne
manque pas de le souligner à son éloge."
De même, Guillaume de Nautonnier
écrivait (in
La
mécométrie,
Toulouse T. 1, 1603, p.
8) " Cet instrument
dont on avait oublié l'usage a été
réinventé par un habitant d'Amalfi du
nom
de Gioia comme le rapporte Flavius."
Quelques
dates-clés de l'histoire de la boussole dans le
monde occidental
-
Thalès de Milet
(6e s. avant notre
ère) attribue
à la magnétite une âme qui
attire le fer.
- Fin du XIe s. : l'historien Islandais Arc
Frode
(1027-1148)
relate dans sa chronique du peuplement de l'Islande
Landnamabok
que les marins
nordiques ne possédaient alors (vers 838) l'instrument
utilisé par les marins en Méditerranée
qu'il désigne
leiderstein
c'est-à-dire
pierre-guide
.
- 1181 : Hugue de Bercy / Guyot de Provins (voir plus haut )
décrit dans son poème connu sous le titre de "
Bible de Guyot"
la boussole utilisée par les
marins français.
- 1269 : Pierre Pèlerin de Méricourt
écrit (en latin) : " [la boussole]
est
l'instrument par
lequel tu
peux diriger tes pas vers les cités et les îles."
- 1302/1303 : invention du compas de mer (attribuée selon
une légende largement colportée) à un
pilote de Pasitano (près d'Amalfi, royaume
de
Naples) nommé Flavio di Gioia. Il aurait
eu l'idée de fixer
l'aiguille sur un pivot et peut-être aussi un disque de
papier à l'aiguille. C'est peut-être
de cette
époque
que daterait aussi la tradition de représenter le nord par
une
fleur de lys (voir DIVERS/Points cardinaux).
Gravure
de droite : Der
Kompassmacher -
le fabricant de compas (Cliquer sur l'image pour l'agrandir)
- 1492 : Christophe Colomb constate l'existence d'un écart
entre
le pôle magnétique et le
pôle
géographique (déclinaison) alors qu'il se
trouve à 200 lieues à l'ouest de
l'Île de Fer (Hierro) dans l'Archipel des Canaries.
- XVIe s. : Georg Hartmann, un prêtre allemand de
Nuremberg, étudie la déclinaison et pressent
l'existence
de l'inclinaison. Les premières mesures exactes de la
déclinaison furent exécutées en
1541 à Paris
et en 1580 à Londres.
- 1576 : Robert Normann, un fabricant anglais d'instruments de
marine signale l'inclinaison.
- XVIIe s. : Burrus, un prêtre de Lisbonne a
l'idée de
reporter sur une mappemonde les mesures de la variation locale de la
déclinaison et les relie par des courbes appelées
aujourd'hui
isogones.
L'astronome anglais Halley (1656-1742)
les perfectionnera en 1700 au cours d'une
expédition
entreprise pour déterminer avec précision la
position des colonies anglaises.
BIBLIOGRAPHIE
(divers ouvrages en trois
langues et dans le désordre)
(Voir aussi
Boussole
/
Enseignement)
Les Chinois ont sans aucun doute été les premiers
à se servir de boussoles mais ce sont des savants
européens qui ont les
premiers étudié de
manière scientifique le phénomène du
magnétisme.
-
De Magnete, Magneticisque Corporibus, et de Magno
Magnete
Tellure (
On the Magnet
and Magnetic Bodies, and on That Great
Magnet the Earth) de
Guiliemi
Gilberti
/ William Gilbert (1600), astronome royal auprès de la cour
d'Angleterre. Traduction en anglais consultable en ligne sur le site
GUTENBERG PROJECT.
-
The
newe Attractive -
Robert
Norman (1581)
-
Magnes,
ars magnetica -
Athanasius
Kircher (1631)
Autres ouvrages:
-
Cathedral,
Forge, and
Waterwheel,
"Technology and Invention in the Middle Ages" par Frances et
Joseph
Gies),
HarperPerennial, 1995
ISBN 0-06-016590-1
-
Medieval
Technology
and Social
Change, par
Lynn
White,
Jr., Oxford, 1962 / ISBN 0-19-500266-0
Lettre
à M. le Baron
A. de Humboldt
par
Julius
Klaptroth,
1834
(photo de
gauche - consultable en ligne*
ICI)
-
Etude approfondie sur toutes les sources littéraires
historiques disponibles (arabes, chinoises etc.).
Il en existe des extraits en anglais sur google book :
The American Journal of Science and
Art, vol. 40, p. 242) et aussi
la traduction des 4 premières pages
ICI.
Cet ouvrage écrit en français par un savant
allemand pour autre savant allemand n'a
été traduit en allemand et
annoté/complété que quelque 50 ans
plus
tard par
Arnim Wittstein en 1885
(
copie
pdf disponible).
*
NOTA :
Malheureusement
Google n'a pas numérisé les
planches grand format. Nous serions heureux de vous en
fournir des photos si vous avez l'amabilité de
faire un petit don (touche Paypal du menu).
-
The
rose of the winds: the origin and development of the compass card
par Silvanus P. Thomson (Proceedings of the British Academy, Londres
1913, 31 p. et 6 pl. en couleur).
-
L'origine
de la rose
des vents et l'invention de la boussole
par Leopold de
Saussure : critique et complément à la Lettre de
J.
Klaproth au baron A. v. Humboldt (Genève 1923, 64
p.). L'auteur y démontre entre autre que le nom calamite
vient
du grec
kalamos
qui
signifiait roseau et que la comparaison avec une grenouille (
bufo calamita,
crapaud des joncs)
que de nombreux auteurs ont reprise est une mauvaise
interprétation.
- Articles relatifs à
la
boussole et au
magnétisme (aiguille aimantée etc.) de
l'
Encyclopédie
de MM.
d'Alembert et Diderot (consultable en
ligne
ICI).

Ouvrages du 18
e s. sur la conception des cadrans
solaires, notamment
avec boussole et les instruments, notamment de navigation, en ligne sur
GALLICA / Bnf :
- La
gnomonique
pratique ou l'art de tracer les
cadran
solaires (Fr. Bedos de Celles, 1724)
- Traité de la
construction
et de l'usage des instruments de mathématiques (Nicolas
Bion, 1709)
-
Compass
(A. Gurner,
2004, anglais, traduit en allemand seulement) : Historique
très détaillé du
développement des compas
de marine
- The
Riddle of
the Compass (Amir D. ACZEL,
2001, angl., trad. allem. disp.) : Très bon
historique du développement de la boussole et remise en
question
totale de la légende de Flavio de Gioia.
-
A. Schück était un
officier de la marine marchande
allemande. Il a publié trois ouvrages consacrés au
compas. Le premier,
Alte
Schiffskompasse und Kompassteile im Besitz Hamburger Staatsanstalten
(1910) est une description des compas anciens conservés dans les
institutions
étatiques de la ville de Hambourg. C'est un petit format de 47
pages et 11 planches dont 5 partiellement en couleurs, placées
dans une pochette intérieure tout comme celles des deux
volumes suivants, son chef-d'œuvre inégalé.
-
Der
Kompass (A.
Schück
,
2
vol., 1911 et 1915, allem.) - A. Schück consigna au tout
début du 20e s.
toutes
les informations disponibles dans la
littérature ancienne sur le développement de la
boussole (transcription du texte de
Guyot
- voir plus haut) ainsi que
des gravures représentant des compas de marine
tant anciens (musées, coll. priv.) que modernes (
Bamberg,
Chetwynd
etc.) sans oublier la
boussole circulaire d'Emile
Duchemin
ni la boussole
de marche récemment inventée par
Bézard
!
Cet ouvrage est encore aujourd'hui considéré
comme la meilleure encyclopédie
consacrée essentiellement
aux
compas de marine
mais comme il
ne fut terminé qu'en pleine 1ère Guerre Mondiale,
son
existence passa entièrement inaperçue
à
l'étranger.
NOTA : nous sommes heureux
d'en posséder un exemplaire
original (photo
de
dr.) car la version en
réimpression en vente depuis 2009
ne reflète en aucune manière le
très haut
niveau de qualité des gravures : il a apparemment
été
numérisé
avec une résolution
très basse et imprimé dans un format
réduit d'un quart environ
(lien
vers photo : vues
comparées d'une planche).
De plus, les
planches du vol. II
ont
été reliées dans le
désordre !
Le livre
Der
Kompass an Bord
(Deutsche Seewarte, 1906) contient en plus de toutes les formules
mathématiques nécessaires au réglage
des compas sur les navires à coque métallique,
une description précise des divers types de compas
utilisés à l'époque,
c'est-à-dire, ceux de
-
Thomson
(Lord Kelvin),
- la version de
Hechelmann
de la rose à aimants suspendus de Thomson
- le compas à amortissement liquide de
Bamberg.
-
Geschichte der
Magnetnadel
bis zur Erfindung des Kompasses
(Edmund Oskar von Lippmann,
1932, 49 p. 'L'histoire de
l'aiguille aimantée jusqu'à l'invention du compas
de
marine vers 1300', sans doute non traduit) - Etude
approfondie qui corrige quelques erreurs des
auteurs précédents et réfute
certains
de leurs arguments. Elle est restée
pratiquement inconnue car publiée en Allemagne en 1932,
c'est-à-dire l'année qui
précéda la prise du pouvoir par Hitler et les
événements politiques n'étaient pas
propices
à sa diffusion. L'auteur s'efforce d'y
démontrer qu'une forme primitive de boussole a
très probablement été
inventée par les navigateurs scandinaves autour du 11e s.
car ils maîtrisaient la navigation (Islande, Groenland) et
naviguaient en Méditerranée jusqu'en Sicile (
voir
le dernier chap. Conclusions) ce
qui démontre la
suprématie de la race nordique, bien dans l'air du temps....
Il
passe bien sûr sous silence
les études de MM. L. de Saussure (1923) et S. P.
Thomson
(1913). Cet essai politiquement tendencieux connut le
même sort que le livre ci-dessus.
-
SUR
L'AIMANT - volume paru dans
la série
La
science populaire
de CLAUDIUS
(pseudonyme de Charles-Claude Ruelle, 1840,
vol. n° 30, 116 p., 7,5 x 13,5 cm). Cours sur les
propriétés de l'aimant. Le chapitre sur
l'histoire de la
boussole est un résumé de la lettre à
M. A. von
Humboldt (voir plus haut).
- LA
BOUSSOLE,
Histoire
d'une pierre et d'une aiguille
(Lausanne 1885, 214 p.,
photo de g.) - Ouvrage intéressant qui
prétendait
à une certaine exhaustivité. Son
auteure officielle
est
une certaine Mme de
C****** mais il
s'agit probablement d'un pseudonyme. Il est
conçu comme un cours de physique
spécialement centré sur le
magnétisme. Des 12 chapitres, l'un est
entièrement consacré à la
métallurgie, expliquant les différents
métaux et leur réaction au
magnétisme. D'autres traitent en détail
des aspects historiques et philosophiques de
l'étude du phénomène, insistant
notamment sur
l'influence
désastreuse des croyances religieuses sur les
découvertes et
la recherche scientifique
(voir les tentatives d'explication
du
phénomène par les philosophes grecs
qui au lieu de
procéder de
façon expérimentale cherchaient
des explications
surnaturelles, toutes plus saugrenues les unes que les autres). Les
aspects linguistiques ne sont pas en reste : un chapitre est
consacré à une étude sur
l'étymologie
des termes
aimant,
boussole et
compas,
un autre aux noms des vents dominants etc.
Nota
: Il est en
ceci particulier qu'il attaque de front
l'Eglise catholique,
institution jugée coupable de promouvoir l'obscurantisme
pour mieux asservir
les masses
incultes. C'est un document témoin de la lutte que
menait le
gouvernement laïc sous la IIIe République mais son
message est toujours valable aujourd'hui dans plusieurs domaines - dont
l'obscurantiste et absurde créationnisme professé
par
plusieurs religions.
MODES D'EMPLOIS - INSTRUMENTS
À USAGE
MILITAIRE
Nous possédons de nombreux ouvrages se rapportant aux divers
modèles de boussoles françaises, allemandes,
anglaises ou
étatsuniennes (Air Ministry, Bézard, Breithaupt,
Busch,
Peigné, Vion, Winterer, U.S. Army Field Manual etc.). Ils
sont
cités
dans l'article correspondant de ces instruments et certains
également dans la boutique du musée
(2ème partie -
Documentation). Certains ouvrages ne sont pas spécifiques
d'un
modèle donné et en présentent
plusieurs comme les
diverses éditions du MANUEL / LIVRE DU GRADÉ
D'INFANTERIE. Citons également les livrets
L'ORIENTATION
(Cne.
Seignobosc,
1952),
Boussole
et Direction (Cne
Mondeil,
1918) ou
De
la BOUSSOLE et de son EMPLOI
(Lt.
V.
- anonyme ?), le
Précis
de Topographie
(Col.
Matthieu, 3
vol.)
sans oublier les plus anciens dus aux capitaines
Rossignol
(
Note sur l'emploi de la
boussole directrice,
1883.) et
Delcroix
(
La
boussole directrice de
marche,
1896).
Guide pratique et
théorique du
candidat au brevet de préparation militaire
élémentaire (B.P.M.E. ancien C.P. S.-M.) par le
capitaine CHAIX,
(Impr., maison de
vente, au Palais des sports, 94, rue de l'Hôtel-de-Ville, 1924)
avec un questionnaire théorique complet et une carte
d'état-major au 1/80000e. Préface de M. le
général Philipot.


Royaume
Uni - Boussoles de marche
Description de boussoles de type
Steward
dans
Military
Sketching Map
Reading and Reconnaissance
(1911) et description de la boussole
standard
Mark
III dans
Manual
of Map
Reading Air
Photo Reading
and Field Sketching (1955)
Cliquer
sur les photos de dr. pour voir
des pages typiques.
MARINE
Steady
as she goes (A. E.
FANNING, 1986, angl.) - Historique détaillé du
département des
compas de
l'Amirauté britannique depuis sa création en 1842
jusqu'à la 2ème Guerre mondiale.
Les
débuts de l'aviation :

-
Les compas
de
navigation
aérienne in
L'Aéronautique, éd.
n° 9 de février 1920, p. 387-395
-
Cours
élémentaire de compensation et d'emploi
par le Capitaine Robert
Gaujour,
1ère éd. 1936 (
photo de
dr.).
(Une 2ème
édition datée de 1946 est signée
du Colonel Robert
Jacques Edmond Gaujour).
-
La
navigation aérienne
simplifiée par
Françis d'Auteville -
Préface du Général Denain. Ed.
Berger-Levrault,
1935, 98 p.
-
Traité
pratique de
navigation aérienne
par A.B. Duval et L. Hébrard,
(4ème éd. 1940, Gauthier-Villars, Paris, 173 p.,
120
figs. + VII pl. -
Copie
du "Chapitre
II - COMPAS" disponible)
-
Le
compas de navigation
aérienne par M. le
Lt de vaisseau (Jules Alfred Pierre)
Rouch, éd. Masson Paris, 71 p. 1921
NOTA : Voir la liste complète des documents en langue
anglaise ou allemande dans les versions correspondantes du
musée.
Deux titres pour exemple :
-
The
Magnetic Compass
in Aircraft
:
Notes
on Aero-compasses and
their adjustment (Air publ.
157,
London
1918);
-
Remarks
on compasses in
aircraft by F. Creagh-Osborne
(Air
Publication 802, London Nov. 1920)
etc.
-
Der
Flugzeugkompass
und
seine Handhabung,
Kapitän Fritz Gansberg, éditions 1
(1915) et 2 (1917) chez Krayn, Berlin W.,
56 et 64 p.
-
Die Luftfahrt-Navigation,
von T. E. Sönnichsen, 1940,
195 S. (Verlag Mittler & Sohn; Berlin)
Montres
solaires :
Il faut également citer ici un texte très rare,
le mode
d'emploi du
cadran
solaire à
boussole de type dit
Butterfield
(ou
Bion)
voir notre boutique.
Autres
ouvrages
On ne compte pas les ouvrages consacrés à ce
sujet. Qu'ils s'adressent à un public d'enfants ou de
spécialistes, tous sont conseillés s'ils
sont en rapport avec le niveau de compréhension
des lecteurs, à condition toutefois de tenir compte des
informations citées plus haut pour coller au plus
près à la vérité
historique. Nous citerons en particulier :
La
boussole, le nord et
l'aimant
(O. Sauzereau, 2004) et
La
boussole (B.
Coppin, 1991) - Simple mais très bien fait,
pour enfants.
L'Instrument
de Marine (Jean Randier,
2006) -
Très
belles photos et bonnes explications. Un bémol cependant au
sujet de l'histoire de la mesure des longitudes. Il faut
impérativement tenir compte de l'
erratum
ci-dessous concernant
la page 12 (éd. mars 2006, lignes 6 à 11) qui est
dénuée de sens car ces termes ont
visiblement été confondus. Il faudrait
lire le texte rectifié suivant :
NOTA : nous
vous conseillons de faire un
copier-coller du passage ci-dessous, de l'imprimer et de le coller dans
votre exemplaire de ce livre.
"Si
la latitude
était mesurable à midi par une hauteur de soleil
à l'astrolabe ou à l'arbalète, en
revanche on attendait le canevas de Mercator et la notion de LONGITUDE
croissante pour pouvoir situer le MÉRIDIEN. EN EFFET, si la
LATITUDE était plus facile à porter - tous les
parallèles étant égaux en espacement
et parallèles entre eux - on devait encore attendre
près de trois siècles l'invention du
chronomètre de marine pour déterminer la
longitude avec précision."

Explication : un angle quelconque, mesuré sur une
ligne nord-sud (le long d'un méridien) correspondra toujours
à la même distance quelle que soit
la position de l'observateur sur le globe terrestre par rapport
à l'équateur (latitude). En revanche, le
même angle mesuré sur un trajet
parallèle à l'équateur
représentera une longueur différente selon que
l'on est plus proche d'un pôle ou de
l'équateur. La circonférence de la Terre
étant de 40.000 km, un angle de 15°
représente donc 1666,6 km à ce niveau (40.000 /
360 x 15) mais cette distance diminuera de plus en plus en se
rapprochant des pôles. La connaissance de l'heure exacte est
donc indispensabe pour le calcul de la position (voir gravure
ci-contre).
Thèses
de doctorat :
Etude
du compas magnétique à induction
et du
perfectionnement de cet appareil (M. G. Y. Zara, Juin 1930,
faculté des sciences, Université de Paris)
Traité
de la régulation
et de la compensation des compas
avec ou sans
relèvements (syst. de Sir W. Thomson et de J.
PEICHL) par
A. Collet, lt. de Vaisseau, 1882.
HISTOIRE
de la BOUSSOLE
(Pierre JUHEL, éd. Quæ,
2013)
Ce livre retrace l'épopée des navigateurs et
explorateurs et de leurs boussoles ainsi que la recherche des solutions
techniques permettant de faire fonctionner cet instrument dans les
navires réalisés en métal à
partir de la fin du XIXe siècle.
LA
MIGRATION DES OISEAUX /
Comprendre les voyageurs du ciel
(Maxime ZUCCA, éd. du Sud Ouest, 2013) - Le rôle
du
magnétisme
dans l'orientation
des oiseaux migrateurs.
ROMANS,
FICTION
et BD
La
Boussole
d'Or

Roman
: premier volume de la
trilogie
À
la croisée des mondes
(Philip Pullmann, 1995) dans
laquelle un instrument fictif
appelé
aléthiomètre,
littéralement
«
lecteur de
vérité
» du
grec
αλήθεια
(aléthéia
= vérité) et
μέτρο
(metro
= mesure) joue un rôle primordial (voir description technique
dans Wikipedia). L'idée de cet
instrument a sans doute
été inspirée par la boussole
ésotérique
utilisée dans le
Feng-Shui.
Il vient en aide à l'héroïne de
l'histoire, Lyra, libre-penseuse
(c.a.d. athée) dans son combat contre des forces
maléfiques (l'Église). Voir le
discours
de la gentille reine des sorcières Ruta Skadi
(vol. II, p.
50 v.o.).
Cet ouvrage a
été soumis à un intense lobbying de la
part de l'Eglise catholique qui a réussi à faire
échouer le tournage des deux suites malgré le
succès du premier film.
Il existe des répliques de
l'instrument montré dans le film mais aussi des
jeux
électroniques avec un écran carré
!
Pirates
of the Carribean / Pirates des
Caraïbes
La boussole magique (
lien vers photos)
du capitaine
JACK
SPARROW
fonctionne un peu comme celle de l'histoire de Walt Disney
ci-après, elle montre non pas le nord mais la direction
dans laquelle on veut aller.
Der
verschwundene Schiffskompass
(À la recherche du compas volé -
probablement non
traduit - Günter Görlich, RDA 1968)
Roman policier pour la jeunesse : un garçon et une
fille
recherchent un compas (souvenir de famille) emporté par un
cambrioleur. Il avait été
récupéré
d'un des navires sur lesquels la révolte des marins de Kiel
en
novembre 1918 avait commencé et qui mit fin à la
monarchie.
La
Boussole du club des Cinq (titre
original
Five
go to Demon Rock,
Enid Blyton, 1961) Bibliothèque rose.
MICKEY
- La
boussole du Grand Khan
Une aventure de Mickey et Goofy qui trouvent un instrument ressemblant
vaguement à une boussole de gousset à couvercle
et qui
permet de se télétransporter dans
l'instant en un quelconque lieu désiré et
à une
autre époque de surcroît (
Asimov
vous
salut
bien...).
L'histoire a été
créée
à l'origine en Italie sous le titre
Topolino e la bussola del
Khan
(Mickey s'appelle Topolino en italien) et nous ne connaissons que la
traduction allemande. Le club de Mickey nous dit qu'il n'existe pas de
version anglaise.
Photo
de droite : Goofy et Mickey (couverture de la version allemande)
Sur la couverture
de la réédition,
la
boussole a un couvercle, contrairement à la version
d'origine.
La
boussole d'ivoire
Nouvelle en images (on ne parlait pas encore de BD...) parue
dans
la série
Les
histoires en
images (supplément
n° 185 du 18.9.1924 de CRI-CRI
L'INTRÉPIDE, 4 p., 19 x 29,5 cm) relatant
le sauvetage émouvant après un naufrage sur la
côte
du Labrador, du jeune fils d'un capitaine mort ruiné,
grâce à la boussole de son père
rachetée
à une vente aux enchères (copie 10 €).
Voir aussi les
historiettes
publiées sur
les boîtes de céréales et autres
aliments pour
petit-déjeuner contenant des
bagues
à boussole.
La
boussole merveilleuse (Olivier
de Traynel, pseudonyme de Jean de
Neltray, chez Boivin & Cie Ed., vers 1930)
Roman d'aventure pseudo-technique. En fait, la soit-disant
boussole est un
détecteur
de métal qui sonne en
présence d'or et son
aiguille indique la direction où il se trouve.
ATTENTION ! LES
OUVRAGES SUIVANTS N'ONT AUCUN RAPPORT AVEC
L'INSTRUMENT. IL S'AGIT UNIQUEMENT DE LITTÉRATURE.
- Sans boussole,
Marie Thiéry (1928). Roman religieux moralisant sur les dangers de
l'absence de fil conducteur.
-
Le renard et la
boussole, Robert Pinget (1953). Nouveau roman.
Le
Renard et la boussole commence et s’achève par la même
phrase : “
Je m’appelle John Tintouin
Porridge ”. C’est le nom du narrateur qui écrit un
livre de semi-critique sur Marie Stuart, attrape la rougeole, décide de
partir en Israël et de rédiger le journal de voyage de Renard et de
David, personnages dont il invente l’histoire au fur et à mesure. Ce
qui faisait dire à Robert Pinget : “
ce
voyage impromptu en Israël, fait perdre la boussole aux voyageurs
Renard et David. ”
- Le voyageur sans
boussole, Yves Pinguilly (2011). Histoire d'un migrant
ivoirien fuyant la misère pour chercher du travail en Europe.
- Boussole,
Mathias Enard (2015). Franz Ritter, musicologue viennois, est
insomniaque, sous le choc d'un diagnostic médical alarmant. Il fuit sa
nuit solitaire dans ses souvenirs de voyages, d'études et
d'émerveillements.
______________________________________
TERMINOLOGIE
DECLINAISON
Il existe au moins trois formes de déclinaison :
séculaire
(voir ci-après), annuelle et diurne. Ces deux
dernières
ne représentent que quelques
dixièmes de degré et sont
négligeables pour
le calcul d'une route. La déclinaison séculaire
couvre un
domaine autrement plus grand de plus ou moins 25
degrés
environ
de part et d'autre du pôle Nord, celui-ci oscillant entre le
nord du Canada et la Sibérie.
Quelques valeurs de la déclinaison séculaire
mesurée à Paris :
- 1580 : orientale
- 1618 : occidentale, 3° 3'
- 1663 : nulle
- 1814 : maximum occidentale, 24° 34'
- 1874 : occidentale, 17° 30'
- 1ère Guerre mondiale : env. 9° ouest
- Années 1950 : 4,5° ouest
- Début du 21
e
s. : la déclinaison
magnétique à Paris est redevenue orientale en
2014.
On trouvera plus de détails sur le site canadien
calculateur
de déclinaison.